FAQ

Quel est l’esprit de la médiation ?

« Rendre la justice n’est que la seconde dette de la société. Empêcher les procès, c’est la première. Il faut que la société dise aux parties : « Pour arriver au temple de la justice passez par celui de la concorde. J’espère qu’en passant vous transigerez ». » (Louis PRUGNON, Archives parlementaires, t. XVI, p. 739, extrait d’un discours à la tribune de l’Assemblée nationale constituante prononcé le 7 juillet 1790).

La médiation procède d’une philosophie fondée sur la liberté et la responsabilité des personnes. Elle s’inscrit dans le concept de justice participative.

Face à un conflit, les parties ont fréquemment tendance à construire un mur entre elles, pour se protéger, car l’autre, « l’adversaire », voire « l’ennemi », est responsable de ce qu’elles vivent. Ne contrôlant ni les émotions ni les sentiments négatifs qui les envahissent, la communication entre dans un cercle vicieux : l’agression répond à l’agression, la fermeture provoque la fermeture. C’est l’escalade.

La médiation offre une autre voie de résolution du conflit. Mais elle suppose un état d’esprit ouvert, franc, loyal, sincère, sans violence à défaut de bienveillance, sur lequel s’engagent les médiés :

  1. engagement d’exprimer sa lecture des faits, son point de vue, ses émotions, ses sentiments et ses besoins à la première personne – « je » et non pas « tu » – sans attitudes ou paroles blessantes, dans le respect de l’autre ;
  2. engagement d’écouter attentivement, d’accueillir l’expression de l’autre, en s’efforçant de le comprendre, ce qui n’implique d’ailleurs pas nécessairement d’accepter la situation ;
  3. engagement de coopérer utilement en vue de résoudre le conflit de manière pacifique.

Il ne peut être envisagé d’initier ou de poursuivre un processus de médiation en cas de fragilité psychologique, de violence, de manipulation, de dissimulation ou de pression d’un médié sur un autre.

En ce sens, elle se différencie de la procédure contentieuse, de l’arbitrage ou de la conciliation dans lesquelles interviennent un juge, un arbitre ou un conciliateur, lesquels prennent part à la résolution d’un litige en imposant, pour les deux premiers, et en suggérant avec plus ou moins d’insistance, pour le dernier, une solution fondée sur l’application d’une règle de droit.

Il est très rare que cette solution satisfasse les deux parties, voire même celle qui obtient gain de cause.

A l’inverse, dans une médiation réussie, l’accord est satisfaisant pour les deux parties puisqu’elles l’ont construit ensemble et accepté.

Elle ouvre des portes.

Mais la liberté n’est pas absolue ; l’accord mettant un terme au conflit doit respecter les dispositions d’ordre public et notamment le fait que les parties disposent des droits sur lesquels elles transigent le cas échéant.